Après la crise du COVID19 qui a fortement impacté l’économie nationale et en particulier les restaurateurs parisiens, ces derniers font de nouveau face à une forte baisse de leur activité et, en conséquence, à une période de récession importante.
En 2020 et 2021, le secteur des commerces de proximité et plus particulièrement de la restauration parisienne avait déjà été fortement compromis par l’ensemble des mesures gouvernementales de restriction visant à endiguer la propagation de l’épidémie de COVID19. Le soutien public de l’Etat qui s’est traduit par la politique du « Quoi qu’il en coûte » mise en place par le gouvernement, a permis d’éviter une chute de l’économie nationale et on estime que 40 000 faillites ont été évitées entre 2020 et 2021. Mais les récents événements politico-économiques semblent compromettre cet équilibre instable et le secteur de la restauration à Paris en est particulièrement impacté.
En fin d’année 2022 une hausse de +150% des ouvertures de procédures collectives a été enregistrée dans le secteur de la restauration.
Les causes premières tenant à l’inflation et à la hausse des prix de l’énergie
La première cause qui explique cette soudaine récession dans le domaine de la restauration tient tout d’abord à l’inflation qui vient compromettre l’activité des commerces de proximité. L’inflation a pour conséquence une baisse du pouvoir d’achat des Français et par conséquent, une diminution de la fréquentation des restaurants parisiens.
La seconde cause tient à la hausse des prix de l’énergie. La récente augmentation des prix de l’électricité, qui tire sa source dans le conflit ukrainien, n’a pas épargné les restaurateurs parisiens. En effet, les restaurateurs ont vu leur facture d’électricité tripler ces derniers mois ce qui n’a pas été sans conséquence pour leur activité.
Enfin, la fin de la politique de soutien économique des entreprises, et l’arrivée du terme des PGE (prêts garantis par l’Etat) qui emporte avec elle la nécessité de remboursement de sommes parfois importantes, viennent compliquer l’équation.
Les ouvertures de procédures collectives en hausse dans le secteur de la restauration
Naturellement, la baisse de chiffre d’affaires et la baisse d’activité a pour conséquence une augmentation significative des ouvertures de procédure collectives et en particulier des ouvertures de redressement judiciaire et de liquidation judiciaire.
Si le nombre d’ouverture de procédure collective a nettement augmenté dans la plupart des secteurs commerçants (habillement, boucheries, poissonneries, primeurs, …etc), il s’avère que le secteur de la restauration a été l’un des plus touchés avec une hausse de 150% des ouvertures de procédures collectives en 2022 par rapport à 2021. La hausse des défaillances est encore plus exacerbée dans le secteur de la restauration rapide qui a enregistré une hausse de plus de 209% des faillites d’entreprise.
Afin de soutenir l’Economie nationale, l’Etat envisage, une nouvelle fois de mettre en œuvre une politique de soutien, dite de « résilience », destinée à maintenir les entreprises à flot. Le ministre de l’Economie et des Finances, a, en effet, récemment annoncé dans le cadre de son plan, l’allocation d’une aide « gaz et électricité », permettant aux commerçants les plus touchés de faire face à la hausse des prix de l’énergie.
En tout état de cause, si vous êtes un restaurateur et que votre entreprise traverse des difficultés économiques, il est important d’une part de prendre contact avec un avocat expert des procédures collectives et d’autre part de prendre conscience qu’il est nécessaire d’agir rapidement. En effet, vous ne disposez que d’un délai de 45 jours pour déposer le bilan une fois que l’état de cessation des paiements est constaté.
Pour en savoir plus
Consultez notre article sur la hausse des faillites d’entreprise en 2023