La Silicon Valley Bank, banque préférée des start-ups, s’est écroulée en moins de 48 heures, de manière totalement inattendue, provoquant une onde de choc de l’autre côté de l’Atlantique.
Elle était la banque de 60% des start ups américaines ce qui représente une part colossale du marché.
Par ailleurs, la Silicon Valley Bank investissait dans ces start-ups et plus particulièrement dans les entreprises spécialisées dans le secteur des nouvelles technologies : plateforme de divertissement, application, intelligence artificielle …
Le vendredi 10 mars, la « Banque de la Tech », comme on la surnommait, qui se plaçait pourtant au 16ème rang des banques américaines avec plus de 209 milliards de dollars d’actifs en fin 2022 et 175,4 milliards de dépôts, a été contraint de fermer ses portes sur ordre des autorités américaines.
La France, dont la récession économique avait déjà entachée 2023, craint une déferlante de liquidation judiciaire des entreprises conséquemment à cette faillite.
Quels risques pour le secteur des banques en France ?
Aux Etats-Unis, les conséquences de cette faillite bancaire sont considérables pour les banques de taille moyenne contrairement aux grands établissements bancaires qui ont très peu été affecté.
Les effets sur le secteur bancaire
Le secteur de banque en France et en Europe ne craint pas d’effet cascade. En effet, le Ministre de l’Economie s’est exprimé dans les tribunes de France Info en affirmant que le risque de contagion de faillite était très limité dans la mesure où le profil de la Silicon Valley Bank était très spécifique car très spécialisé. A l’inverse, les banques européennes en générale et françaises en particulier, financent des secteurs très diversifiés. Ainsi, si un segment du marché traverse une crise, en l’occurrence le secteur de la tech, les banques diversifiées ne seront que très légèrement impactées.
Par ailleurs, et en comparaison aux banques touchées en 2008 qui étaient cinq fois plus grandes que la Silicon Valley Bank, cette dernière étant très peu connue du grand public.
Enfin, les autorités américaines ont très vite pris les devants afin d’isoler cette crise bancaire et financière. Le sursaut des autorités américaines a été bien plus vif qu’en 2008. Ainsi, dès les premiers signes de faillites, la Banque de la Tech a immédiatement été placée aux mains de la Federal Deposit Insurance Corporation (FDIC), qui est l’organisme étatique de garantie des dépôts bancaires aux Etats Unis.
La Silicon Valley Bank a donc immédiatement été mise sous tutelle de l’Etat Fédéral.
Les autorités ont ainsi multiplié les déclarations destinées à rassurer les citoyens américains et calmer le vent de panique qui a soufflé sur le pays.
Néanmoins, il existe tout de même un risque notamment en cas d’effet « Bank Run ». En effet, le « ratio de liquidités » des banques françaises est élevé, mais l’effet bank run, doublé d’un effet de panique, pourrait conduire à propager les difficultés de la Banque de la tech vers les banques françaises.
Faut-il craindre que cette faillite atteigne les entreprises françaises, augmentant ainsi les liquidations judiciaires ?
La question des répercussions en France et de la potentielle augmentation des liquidations judiciaires est sur toutes les lèvres.
Depuis le début de l’année 2023, la France traverse une hausse des liquidations judiciaires sans commune mesure. Cette faillite bancaire vient ajouter à la multitude de facteur qui ont causé la recrudescence de liquidation judiciaire en 2023.
Les spécialistes sont inquiets et considèrent cette faillite comme le 3ème plus gros crash bancaire et financier de l’histoire après Lehman Brother et Washington Mutual en 2008.
Les effets sur les start-ups et les investisseurs.
Les start-ups en revanche, craignent pour leur futures levées de fonds. En effet, il y a fort à parier que les conditions de financement des entreprises tendront à se dégrader, surtout les entreprises spécialisées dans les nouvelles technologies.
Les effets sur la bourse
Les effets sur la bourse en France sont à relativiser mais il convient tout de même de noter que le CAC 40 est en baisse, secoué par les difficultés de la Silicon Valley Bank. En effet, malgré le discours rassurant de Bruno Lemaire sur l’impact limité de cette liquidation bancaire en France, cela n’a pas suffi à rassurer les investisseurs qui craignent qu’elle provoque un effet domino sur d’autres banques américaines.
Après la crise du covid, et la guerre russo-ukrainienne, la faillite de la Silicon Valley Bank pourrait constituer un nouveau motif d’accroissement des liquidations judiciaires en France.
Pour en savoir plus sur la faillite de la Silicon Valley Bank